Dégustation et enlèvement des 2014 de Daniel Bouland (19/05/15)


Un rendez-vous chez Daniel Bouland est toujours un moment particulier, d'abord parce qu'il n'est pas facile à obtenir compte-tenu de la charge de travail du vigneron, et ensuite parce que la générosité du bonhomme et de ses vins est exceptionnelle.

Et on a beau s'y prendre à l'avance, lorsqu'il y a du travail dans les vignes et qu'on est tout seul, et bien on a pas le choix, il faut y aller. Daniel m'avait indiqué la veille qu'il serait en traitement (2ème passage de soufre) lors de mon passage et qu'il serait difficile pour lui de se libérer. Mais finalement, à peine les 350 bouteilles chargées dans la voiture qu'il revient de la vigne, à 12h00 (il s'était levé à 4h00 le bougre !).

Et c'est parti pour 2 heures dé discussion et de dégustation...

On fait bien sûr le tour de la question sur le millésime 2014 tout juste en bouteille. Plus fruités que 2013, avec des tanins plus soyeux et un ensemble plus harmonieux, c'est parti pour être un millésime de fort belle facture, sans doute juste en-dessous 2011 car il y a quand même un peu moins de fonds. Les vins sont étonnamment ouverts 15 jours après la mise, ce qui habituellement les durcit et les rend difficile à apprécier.

Le Chiroubles 2014 est très fruitée, les tanins sont déjà presque imperceptibles, ça glisse tout seul et il est bien difficile de recracher. C'est bien un Chiroubles ! A noter que cette année l'étiquette indique le lieu-dit (Chatenay).

Le Côte-de-Brouilly 2014 affirme lui aussi son identité avec toujours cette minéralité que transmet la pierre bleue de la côte même si cette année le fruit est plus présent et le soyeux domine, rendant le vin plus accessible qu'à l'accoutumée. Les tanins tout de même un peu fermes en finale nous ramènent à la raison et nous invite à le laisser se reposer un peu en cave.

Sur Morgon, Corcelette est déclinée sous 2 cuvées cette année, bien que très peu en France verront la cuvée Schiste provenant de nouvelles parcelles récupérées l'an dernier par Daniel (exploitées auparavant par son frère). Le Morgon Corcelette 2014 (le même que d'habitude sans mention particulière) est celui qui se goûte le moins bien à ce stade. Il ne s'est sans doute pas remis de la mise, les tanins ressortent davantage et le vin est assez dur même si on sent bien la maturité du fruit et la belle construction du vin.

Le Morgon Vieilles Vignes 2014  est bizarrement bien plus ouvert et harmonieux que le Corcelette, il est plein, fruité à souhait, soyeux et les tanins, bien mûrs, tapissent bien la bouche, sans aucun assèchement. Bref, du bel ouvrage !

Les Morgon 2013 regoûtés ensuite étaient dans une mauvaise phase, refermés et durs, ce qui est très habituel chez Daniel entre la 2ème et la 5ème année (ça dépend des millésimes bien sûr), il va falloir désormais les oublier en cave un bon moment avant de les apprécier à nouveau.

On termine sur un Morgon Vieilles Vignes 2008 qui se révèle très bon et parfait à boire, sur des notes prégnantes de cerise griotte, un fond un peu fumé, et une texture soyeuse parfaite. Evidemment, ce n'est pas une bête de concours dans ce millésime mais c'est franchement très beau et on se dit que chez les bons vignerons, décidément il n'y a pas vraiment de mauvais millésime.

Vous noterez au passage que 7 ans dans un petit millésime, c'est le tarif pour apprécier ce Vieilles Vignes, alors ne soyez pas trop pressé d'ouvrir les 2014 !