Ce qui m'a plu au salon Bien Boire en Beaujolais (11/04/16)


 

groupe

Les vignerons du Beaujolais réunis au château de Pizay

 

Ce fût comme chaque année une belle et longue journée, dans une franche et bonne humeur. Ils sont si différents mais qu'ils sont bons et beaux ces vignerons du Beaujolais ! Aucune autre région n'a de sens de l'accueil et du partage aussi naturel et confédérateur, merveilleux.

Une journée exaltante donc où il n'y eu que mon palais pour fatiguer vers 17h00 après environ 130 vins goûtés au salon... C'est toujours mieux qu'à Vinisud où il était dans le même état après 40 vins seulement !

Alors, quoi vous dire, en résumé, de ces dégustations. Voici ce qui a marqué ma journée :

 

2009

Tout d'abord, j'ai eu l'occasion de goûter une quinzaine de 2009 au salon ou en off le soir et c'était à la fois instructif et agréable de mesurer l'évolution et la qualité des vins de ce millésime excellent mais chaud, comme l'est 2015. Je dois dire qu'aucun vin ne m'a déçu, même si certains manquaient d'un peu de fraîcheur pour être grands. Ce qui n'était pas le cas du Moulin-à-Vent Clos du Tremblay 2009 (en magnum) d'Eric Janin, absolument somptueux et qui a dominé pour moi tous les autres par sa fraîcheur, sa droiture et sa profondeur. Du grand vin pour aujourd'hui (je ne l'aurais pas pensé aussi bon si tôt) et surtout pour demain... Presque aussi bon, le Côte-de-Brouilly Godefroy 2009 (en magnum également) du château Thivin, avec un moelleux superbe en restant sur des arômes de fruits frais et sans aucune chaleur alcoolique. Les autres vins du millésime qui m'ont également enthousiasmé furent le Moulin-à-Vent Champ de Cour de Richard Rottiers et le Côte-de-Brouilly de Julien Duport.

Pour les heureux détenteurs de crus du Beaujolais 2009, soyez serein, vous avez des trésors en cave !

 

 

2014

Le salon en lui-même faisait la part belle au millésime 2014 que l'on pouvait goûter chez tous les vignerons. Ceux qui ont particulièrement retenu mon attention, et c'est intéressant car dans un cadre de comparaison presque exhaustif et des conditions de dégustations similaires sont ceux de Nicolas Chemarin (Vignes de Jeannot est un superbe rapport Q/P) et de Mathieu Mélinand (domaine des Marrans). Je n'ai pas encore rentré les 2014 de Mathieu mais je vais le faire bientôt et j'en suis ravi car le domaine est en progrès constant ; Chiroubles, Morgon Corcelette, Fleurie et Fleurie Terroir du Pavillon 2014 sont tous très recommandables, voire plus pour le dernier qui fait partie des meilleurs vins du millésime. A noter également chez Alain Coudert un Fleurie Griffe du Marquis 2014 très réussi, et chez les frères Thillardon le toujours superbe Chénas Les Blémonts 2014 qui a toujours ma préférence dans la gamme.

Du côté des vins nature, tout ne se présentait pas bien, quelques déceptions qui montrent une nouvelle fois que faire des vins nature est complexe et qu'il est difficile d'être régulier. Beaucoup de phénols dans les vins, et parfois de l'oxydation. Mais certains font des merveilles : Jean Foillard et Jean-Claude Lapalu en particulier, démontrent leur maîtrise des vinifications avec des vins droits, mûrs, suaves et sans creux. Du grand art renouvelé chaque année !

 

2015

Concernant les 2015, quelques échantillons et de plus rares vins en bouteilles montrent que l'année s'installe définitivement comme un concurrent sérieux à 2009, dont il possède toutes les qualités avec une fraîcheur inespérée. La plupart des vins comme ce Moulin-à-Vent 2015 de Richard Rottiers se goûtent tellement bien sur un fruit délicieux qu'il sera difficile de ne pas les boire tous dans leur première année !!! Je conseille également le Régnié et surtout le Morgon Les Charmes 2015 de Jean-Marc Burgaud (qui n'était pas présent au salon mais chez qui je suis allé goûter le lendemain), deux vins de grande séduction qui se livrent tout de suite. Le genre de vins que j'ai du mal à recracher en dégustation...

 

 

Surprises et découvertes

Il y a toujours des moments inattendus et des vins qui vous surprennent, et c'est heureux qu'il en soit ainsi ! C'est un Côte-de-Brouilly Corentin 2001 (en magnum) de Laurent Martray qui m'a ébloui, plus que le 2005 et alors que 2001 est un millésime très moyen en Beaujolais. Finesse, fondu total des tanins, un vin délicat et tendre qui rappelle un très bon pinot et démontre que les bons vins du Beaujolais se gardent aussi bien que les Bourgogne. Merci M. Martray pour ce très beau vin et à bientôt pour je l'espère, une entrée dans la sélection Beaujoloire !

Egalement une très jolie découverte avec le domaine Raphaël Chopin (Régnié, Morgon) aux vins frais et justes, d'une belle identité et qui m'ont donné envie d'approfondir ma connaissance du travail de ce vigneron. A suivre...