Le domaine Desvignes vendange Les Impénitents 2016 (30/09/16)

Les calamités ayant d'emblée classer 2016 dans les années de &§%#§, les vignerons du Beaujolais, et en particulier des crus Morgon, Fleurie, Chiroubles et Moulin-à-Vent, ont longtemps voulu accélérer le temps et tourner la page de ce millésime...

Mais ça c'était avant...

Avant la véraison, donc sans conséquences sur la qualité, même si bien sûr le mal était fait pour ce qui est des volumes. Dame nature ayant décidé de donner aux raisins rescapés 2 mois de soleil pour mûrir tranquillement, et arriver aux vendanges dans les meilleures conditions, c'est dans un état d'esprit très différent que j'ai revu ces mêmes vignerons à la fin du mois de Septembre.

Un exemple (bien choisi tout de même) parmi d'autres au domaine Louis Claude Desvignes où j'ai retrouvé Louis-Benoît et Claude-Emmanuelle empreints d'une parfaite sérénité le jour de récolter les raisins de la cuvée Les Impénitents. C'était le vendredi 30 Septembre au matin.

Parmi une troupe de vendangeurs comme souvent hétéroclite, faite d'amoureux du domaine et surtout de jeunes gens venus des quatre coins du globe, choyée comme il se doit par ces vignerons au grand cœur, qui ont un profond respect pour la terre et pour les gens, on ne pouvait rêver plus belle expérience de vendanges.

Que des gens heureux d'être là !

Côté vigne, pas beaucoup de raisins. Javernières (c'est le lieu-dit où sont situées les vignes de la cuvée Les Impénitents, au pied du Py) a été épargné par la grêle, mais les vignes centenaires ne donnent plus beaucoup ; Les grappes sont petites et il y a beaucoup de millerand. Comme chaque année, il y a une concentration naturelle qui en fait une des plus grandes cuvées du Beaujolais.

Petites baies, grosse concentration

(la baie la plus grosse de cette grappe fait moins d'un centimètre)

Les raisins sont récoltés traditionnellement avec seaux et hottes, ces dernières étant vidées dans une benne. Ici on ne cherche pas absolument l'intégrité de baies, car on veut au contraire libérer un peu de jus pour la vinification (dite macération semi-carbonique).

Jean-Yves veille aux grains

Les raisins passent sur une table de tri au domaine (il n'y a pas grand-chose à trier cette année sur cette parcelle) avant encuvage dans une cuvée béton, où les levures (indigènes bien entendu) vont faire le vin.

Il n'y a plus qu'à laisser faire en régulant tout de même la température et en effectuant des délestages, qui sont la marque de fabrique de la maison, une des rares à la pratiquer dans la région.

De passage au cuvage, je jette un œil aux cuves de Côte du Py qui commencent à bouillonner pour certaines.

A gauche, vendange encuvée la veille et à droite, vendange encuvée depuis 4 jours.

Nous goûterons cela dans quelques temps et je ne manquerai pas de vous faire part de mes impressions.